Objectif du jour : voir plus de choses que la veille en ésperant que
le temps sera meilleur. C'est qu'il a fait froid et venteux hier.
Matinée classique, 2 sundis et un doughnut, on va faire avec. Je
parcours un peu la ville à la recherche d'un magasin qui pourra me
fournir un plan d'Esfahan. Comme je n'ai pas de plan justement je me
perds et suis contraint de prendre un taxi pour rejoindre la place de
l'Imam.
En parcourant la gallerie, un marchand de tapis m'invite à prendre le
thé, ce que j'accepte avec plaisir tout en pensant qu'il essaye
peut-etre ainsi me vendre plus facilement des tapis. Est-ce que j'ai
une tête a acheter des tapis à 2000 dollars ? Le vendeur m'explique
les différents styles de tapis venus de différentes régions d'Iran, le
processus de coloration, les tapis qui change de couleur en fonction
du sens dans lequel on les regarde. En ce qui le concerne, il a 25 ans
et s'occupe de son petit commerce avec 3 collègues, étudie les mathématiques
le reste du temps.
Une bonne heure plus tard, il me conduit vers un marchand de miniatures
nommé Abbas avec qui je discute de tout et de rien pendant au moins 2h.
Il a une bonne élocution en anglais ( bien meilleure que la mienne )
et me confie qu'il n'aime pas les mollahs et que c'est le cas de nombreuses
personnes dans ce pays. Mais il est globalement confiant dans l'avenir.
Quant à moi je lui raconte mes impressiosn sur son pays et mon périple de
la veille lorsque mon train s'est trompé de direction ( ou plutôt c'est
moi qui me suis trompé de train ).
Je repars visiter la place, le bazar. Mon sentiment sur la ville d'Esfahan
est assez mitigé. Les habitants sont très sympathiques et la vile est
agréable à vivre, mais dans mon imaginaire j'y voyais une ville-monument.
Je quitte la place de l'Imam et visite le palais aux 40 colonnes, situé non
loin. Les peintures sont belles mais la visite est courte. Cependant le palais
semble être une source d'inspiration pour certain, telle cette iranienne qui
le peint sur sa toile.
En sortant du palais, un taxi m'amène à la Cathédrale ( sans jeu de mots ) Vank.
Oui, une Cathédrale aux pays des mollahs. Beucoup l'ignorent mais l'Iran ne
rejette pas les autres religions. Il existe une communauté chretienne d'origine
arménienne et même une communauté juive, surtout située à Esfahan et Hamedan.
La Cathédrale Vank est un lieu de culte érigé par les arméniens au
début du 20ème siécle lorsque leur peuple fut persécuté par les troupes turques
( 1915 ). Nombre d'ente eux trouvèrent refuge en Iran. Cet édifice n'a
toutefois pas la même majestuosité architecturale que ses semblables européens.
Le taxi me ramène près du Si-o-Sé pol. La jeunesse iranienne y est très présente
et la musique occidentale fait des adeptes : un groupe de jeune gens joue
Hotel California à la guitare.
De retour à l'hotel, je retrouve un touriste japonais précédemment rencontré
à YAZD. Son truc à lui, c'est les fireballs maori. Faire tournoyer des boules
accrochées à un fil autour de lui. Alors pour l'instant il s'entraine dans la
cour de l'hôtel avec des simples balles ( effectivement ça vaut mieux ).
Dans la cour de l'hôtel, je converse un peu avec un slovaque, qui compte se
rendre au pakistan en passant par Zahédan ( la "ville du crime" en Iran,
située au baloutchistan, proche de la frontière pakistanaise ). Même les
iraniens ont peur d'y aller. Tout un programme ...On est mieux à Esfahan !
|