6h30 : Je me réveille avec le soleil. J'ai un avion aux alentours de 10h30. Je
dis bien aux alentours car je ne sais pas vraiment à quelle heure est le vol. Avant
de partir en Iran, j'avais fait changer mon billet d'avion reservé sur Opodo enfin
bref...Je me dépêche de coucher sur papier le récit de la veille. Une douche plus
tard, je me dirige vers la station de métro fort originalement dénommée
"Imam Khomeiny Station". Le ticket de métro vaut un peu moins de 2000 rials ( 20
centimes d'euros ).
Sur le quai, des iraniens et des iraniennes attendent la rame. Lorsque celle-ci arrive,
les femmes montent dans les wagons de tête, les hommes dans les autres. Quelques femmes
sont toutefois présentes dans les wagons des hommes, sans que cela ne semble choquer
personne. Je descends à la station Azadi. Je veux voir la place Azadi et son arche
avant de me rendre à l'aéroport. Après une bonne demi-heure de marche et quelques
photos de la place, je me dépèche de trouver un taxi pour filer à l'aéroport Mehrabad
qui se trouve non loin. J'arrive vers 9h20, enregistre mes bagages puis patiente
quelques dizaines de minutes dans la salle d'attente, par ailleurs bien équipée en
écran plasma.
Des bus nous emmènent vers l'airbus A310. Au moment d'embarquer, un son de plus en plus
fort se fait entendre. Mon peti doigt me dit que ce bruit provient d'un réacteur d'avion
de chasse. Et mon petit doigt il a raison ! c'est bien un avion de chasse, et pas
n'importe lequel : un des fameux 79 F-14 Tomcat vendus par les USA à l'Iran à l'époque
où l'Iran faisait partie de "l'axe du bien". Ces avions sont un mystère pour beaucoup
de gens interessés par l'aéronautique car les spéculations vont bon train sur le nombre
de ces appareils encore en état de voler. Je confirme qu'il y en a au moins un !
Et j'espère que l'avion que je m'apprete a prendre est lui aussi en état de voler, c'est
à dire que les préjugés tenaces ne vous lâchent pas du jour au lendemain.
Nous décollerons finalement avec un peu de retard, à 11h. Au loin on aperçoit le mont
Damavande, le plus haut sommet d'Iran ( 5671 m ), d'origine volcanique.
Ce mont vu d'avion est une merveille a part entière, et j'enrage de ne pas avoir mon
appareil photo en main. Celui-ci est resté dans mon sac à dos que j'ai laissé dans les
coffres de rangement, et je ne peux pas defaire ma ceinture avant la fin de la phase
de décollage. Je trainerai cette frustration tout au long de mon séjour en Iran. Je me
console en prenant la photo d'une magnifique étendue de sel situé au coeur d'un désert
tout aussi magnifique. Les couleurs offertes par le paysage sont superbes. L'avion
arrivera à Shiraz 1h plus tard, sans encombre, malgré mon appréhension initiale ( IranAir
m'apparait désormais comme une compagnie sérieuse, je tiens à le souligner ).
Je récupère mes bagages et me renseigne, auprès d'un guichet reservé aux touristes, sur
la route à prendre pour me rendre à l'hotel Eram ( j'avais reservé une chambre par
internet quelques jours avant le voyage ). L'hotesse d'accueil a des yeux d'un bleu
magnifiques. En fait, elle est comme beaucoup d'iraniennes, tout dans la douceur du
visage et la profondeur du regard. Elle me donne un plan de la ville qui me sera fort
utile. Un chauffeur de taxi m'acoste et me conduit à mon hotel. Le chauffeur s'appelle
OMMID et me propose de me conduire à Persepolis le lendemain pour 20 euros, le site étant
situé à 60 km de Shiraz J'accepte la proposition et nous nous donnons rendez-vous pour le
lendemain à 16h00. Pour l'heure, je décide de profiter de l'après-midi pour visiter la
ville à l'aide du plan obtenu à l'aéroport.
Il est environ 13h00, je me dirige vers le Jardin Eram ( le jardin botanique de Shiraz ).
Après une grosse demi-heure de marche, j'atteint le parc. L'entrée est à 40 000 rials,
ce qui est beaucoup ( c'est le tarif touriste-étranger, les iraniens payent 10 fois moins
cher ). C'est d'autant plus cher que la première impression que donne le parc est un peu
fade. Cependant il deviendra de plus en plus agréable au fil des minutes, j'y resterai près d'1h30.
Je retourne à l'hotel pour me renseigner sur les reservations de bus vers Kerman. On
m'informe que je dois aller à l'OTOBOUS TERMINAL ( c'est l'appelation phonétique
dirons-nous ). Je m'y rend à pied. Je suis loin de passer inaperçu dans la rue et ca ne
me met pas très à l'aise. L'impression d'avoir une mouche vert-fluo sur le nez...J'arrive
au terminal, une guichetière aux yeux verts ( encore les yeux ) me vend un ticket pour
le surlendemain 9h : 37 000 Rials ( 3.5 euros pour 500 km !! ). Je retourne à l'hotel
en taxi, il est 19h00. J'ai une faim d'ogre et je me resigne à manger à l'hotel pour
6 euros. J'hésite encore à manger dehors, n'ayant aucune idée de la qualité des fast-food
du coin. Le repas est bon, et je regagne ma chambre pour finir la journée. Demain matin,
je dois visiter le reste de la ville et Persepolis....
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